Nous sommes heureux de vous retrouver une fois encore dans notre série de blogues sur les tendances qui persistent dans le secteur de la gestion de patrimoine. Notre deuxième sujet porte sur le fardeau réglementaire et les façons dont la technologie peut aider à atténuer les risques et à accroître l’efficacité. Notre premier blogue de la série portait sur la tendance de la réduction des honoraires. Vous pouvez le lire ici.
Fardeau réglementaire
Quelle que soit la direction que prend le secteur des services-conseils, il devient de plus en plus onéreux de protéger l’investisseur final. Au cours des deux dernières décennies, la multitude d’exigences réglementaires a considérablement augmenté. Cette augmentation de règlements est occasionnée par l’inégalité de la symétrie des connaissances entre les investisseurs débutants qui sont en quête de conseils et les professionnels de la gestion de patrimoine qui fournissent ces conseils. Même si la protection des investisseurs est au cœur des règlements, l’allégement du fardeau entraîne des coûts.
Les principales organisations qui définissent et gèrent activement la réglementation des services-conseils au Canada sont l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM), l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACCFM), la Chambre de la sécurité financière (CSF) au Québec et les autorités en valeurs mobilières. La direction réglementaire adoptée dans d’autres pays devient généralement un banc d’essai de ce qui se passe ici. Prenez par exemple les obligations de déclaration À la suite des contrecoups de la crise de 2008, la déclaration est devenue la pièce maîtresse des réformes en matière de conformité. Ainsi, les autorités de réglementation de l’Union européenne, des États-Unis et du Canada se sont concentrées sur la déclaration des honoraires, les conflits d’intérêts et les motifs des recommandations d’investissement. En Europe, en 2007, la directive sur les marchés d’instruments financiers (MIF) a uniformisé les règles de déclaration pour les sociétés exerçant des activités dans l’Union européenne. La directive sur les MIF 2 a remplacé la première en 2008. Aux États-Unis, la Regulation Best Interest (Reg BI), une norme de conduite également basée sur les renseignements communiqués aux investisseurs, est entrée en vigueur en juin 2020. Au Canada, le modèle de relation client-conseiller 2 (MRCC2) et les réformes axées sur le client sont les plus récents exemples de réformes de déclaration à grande échelle. Le MRCC2 a été déployé par étapes, mais a été entièrement mis en œuvre en juillet 2017, tandis que les réformes furent exécutées fin décembre 2021. Parmi les réformes, il y a de nouvelles exigences de connaissance du produit qui, selon certaines sociétés, ont inévitablement rendu la tâche de rationalisation des recommandations d’investissement plus difficile aux conseillers. Par conséquent, ces entreprises ont restreint leurs offres de produits, laissant ainsi aux conseillers moins de choix de placements à proposer aux clients.
Dans ce contexte réglementaire de plus en plus rigoureux, les courtiers devront faire face à la hausse inexorable des coûts de la conformité et mettre en place des systèmes pour les aider à surmonter les obligations réglementaires, et ce, tout en offrant à leurs clients, l’expérience harmonieuse à laquelle ils s’attendent. De nos jours, les clients aiment pouvoir accéder à leurs comptes sur des plateformes numériques et communiquer avec leur conseiller au téléphone, par vidéoconférence ou en personne pour obtenir des renseignements. La question qu’il y a lieu de poser est de savoir s’il existe des solutions qui pourraient aider les entreprises et les conseillers à se plier à leurs obligations réglementaires sans pour autant affecter l’expérience client. Fort heureusement, elles existent! Tout comme pour les tendances relatives aux honoraires, ces solutions sont axées sur la technologie et la capacité des sociétés à adapter l’expérience numérique.
Les progrès technologiques ont aidé à atténuer les risques liés à la conformité et à améliorer l’efficacité réglementaire, surtout au niveau du suivi de marché. Par exemple, les solutions de technologie réglementaire peuvent être utilisées pour automatiser et réduire les coûts de plusieurs tâches de production de rapports que les sociétés effectuent peut-être manuellement, entre autres le contrôle de conformité, la gestion des risques, la gestion des fraudes, les déclarations réglementaires et les contrôles de la lutte contre le blanchiment d’argent. Les technologies réglementaires peuvent aussi aider les sociétés à suivre l’évolution de la réglementation. En plus de ces améliorations, un changement progressif de la perception de la gestion des placements par les conseillers pourrait se produire. Plutôt que de se concentrer uniquement sur les conseils axés sur les produits pour ensuite avoir à défendre les recommandations de produit, les conseillers pourraient choisir d’exploiter une plateforme technologique de gestion de fonds par laquelle ils délèguent la sélection de titres à des gestionnaires de fonds professionnels pour concentrer leurs efforts sur des services-conseils supérieurs comme la planification fiscale, successorale et philanthropique. Une plateforme de gestion des fonds permet aux conseillers d’adapter leurs activités en se servant uniquement de produits de gestion de fonds comme les fonds communs de placement, les fonds négociés en bourse et les marchés spécialisés, qui peuvent couvrir l’éventail des stratégies de placement, de faible risque à risque élevé, et de basiques à avancées. La sélection de titres individuels exige du temps et représente une activité difficile à évaluer pour le conseiller. Le compromis qui consiste à renoncer aux commissions peut être bénéfique, notamment, à cause du temps gagné pour se concentrer sur des activités de développement des affaires. Il est également possible d’appliquer un modèle de gestion de l’argent hybride. Les conseils sont fournis systématiquement et les clients peuvent voir la valeur ajoutée qu’ils obtiennent de leur conseiller.
Jusqu’à maintenant, nous avons discuté de deux tendances qui continuent de redéfinir le rôle des conseillers. Nous aborderons bientôt la troisième partie de cette série, où nous parlerons du rôle que joue l’innovation numérique dans une société de services-conseils. Pour en savoir plus sur ce que nous faisons, n’hésitez pas à communiquer avec nous dès aujourd’hui.